« Notre solution est installée dans environ 3 000 chambres, essentiellement en France. Mais nous avons réalisé de premières implantations à Monaco et en Suisse. Et nous avons de bonnes perspectives en Espagne, Italie et en Belgique », explique Philippe Roguedas, le directeur général et l’un des quatre associés d’Oso-AI. Mais la société brestoise entend aussi cibler l’Europe du Nord et le Japon, comme en témoignent des recrutements récents focalisés sur ces marchés. « Le Japon est un pays plus éloigné, mais qui a une population âgée bien installée, avec un respect des ainés. Et comme ailleurs, il souffre d'un manque de soignants », explique le dirigeant qui espère de premières ventes au Japon en 2025. Comme en France, Oso-AI entend s’appuyer à l’international sur des salons, les recommandations de premiers clients pionniers et les prescriptions de son réseau et de ses partenaires comme le pôle Saint-Hélier à Rennes, le CHU de Brest ou Biotech Santé Bretagne. Autant de structures qui mènent aussi des démarches d’innovation et de recherche hors de l'Hexagone.
En France Oso-Ai espère voir “l’oreille augmentée des soignants" installée d'ici à 206 dans 100 000 chambres, « soit 10 % du secteur médico-social, c’est-à-dire au sein des 650 000 chambres d’Ehpad et des 350 000 chambres d’établissements dédiés au handicap. » Pour y parvenir, la société va miser sur la puissance de sa solution. « Nous sommes en train de devenir le meilleur détecteur de besoins et de détresse. Notre technologie peut détecter tout son qui serait source d’inquiétude, comme un vomissement, une détresse respiratoire, une altercation, un étouffement, des pleurs… Tout en tenant compte de l’ordinaire de chacune des chambres pour générer des alertes qualifiées », précise le dirigeant, pour qui l'offre bénéficie aussi bien au patient qu'aux soignants et aux familles.
L’an dernier, la société évoquait son projet d’investir aussi le marché des personnes fragiles résidant à domicile. « Cela reste un sujet, mais moins prioritaire. C’est un marché plus fractionné, plus compliqué. Et ce n’est pas le même modèle économique », précise Philippe Roguedas qui propose aux établissements sa solution à la vente ou à la location, avec l’accès à sa plateforme. Aussi bien techniquement que commercialement, la PME a mis en place un business pouvant grandir à forte échelle. « Nous n’avons pas besoin de réaliser, in-situ, d’études préalables. Et le dispositif, sous la forme d’un boîtier à fixer au mur, s’installe sans intermédiaire et se connecte directement au Wifi, sans réglages pour les équipes soignantes. » Aujourd’hui, le boîtier est industrialisé en interne. « Nous sommes est en train de travailler à l’externalisation de sa fabrication avec une carte électronique dédiée, mais de sa logistique », précise Philippe Roguedas, qui souhaite mener ses opérations depuis la Bretagne.
Depuis avril 2023, la PME est passée de 30 à une cinquantaine de salariés, avec des équipes globalement localisées sur le port de Brest, où Oso-Ai occupe 300 m2 de locaux en location. « On va avoir besoin de s’étendre, mais on tient à rester ici, au Grand Large. » De nouveaux recrutements sont prévus, notamment dans les ventes et le marketing. « Nous avons une longueur d’avance technologique à entretenir, et encore de la R&D à effectuer, mais aujourd’hui, le focus est surtout commercial », indique Philippe Roguedas qui reste discret sur le chiffre d’affaires d’Oso-Ai.